L'art du contre-récit : raconter l'inattendu pour surprendre et guérir
- Manon Arbaud
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture
On croit souvent qu’un récit doit suivre une logique claire : début, milieu, fin, morale. Mais il existe un autre chemin, plus discret et plus subversif : le contre-récit.
Il ne nie pas l’histoire officielle, mais il la questionne. Il ouvre des portes vers d’autres perspectives, d’autres vérités, souvent ignorées ou passées sous silence.
Qu’est-ce qu’un contre-récit ?
C’est une narration qui va à rebours de la version dominante. Cela peut prendre la forme :
d’un témoignage qui nuance une histoire figée
d’une fiction qui inverse les rôles,
d’une introspection qui ose mettre en lumière ce que tout le monde tait.
Pourquoi c’est puissant :
Pour le lecteur : il bouscule ses certitudes, l’oblige à voir autrement.
Pour l’auteur : il redonne du pouvoir narratif à celui ou celle qui se sent dépossédé de son histoire.
Pour la société : il enrichit la mémoire collective en y inscrivant des voix minorées.
Comment créer un contre-récit ?
En fiction
Changer de narrateur : donner la parole à celui qu’on ne voit jamais.
Renverser un cliché : offrir à un “méchant” l’occasion d’expliquer ses choix.
Raconter l’entre-deux : explorer ce qui se passe dans les silences, les marges, les moments que personne ne raconte.
En introspection
Dans l’écriture thérapeutique, le contre-récit est un outil pour se libérer des histoires que l’on s’est racontées sur soi-même. Réécrire un épisode de sa vie avec un autre point de vue permet de réintégrer des parties oubliées ou niées. C'est également une manière d'accéder au pardon, grâce à la compréhension de l'autre,
Raconter l’inattendu, c’est offrir à la fois une surprise et une réparation. Les histoires ne sont pas des monuments figés : elles peuvent se réinventer, se compléter, s’ouvrir. Et c’est souvent dans cet espace que se joue la guérison.
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