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Burn-out et surmenage : le chemin du retour à soi

  • Photo du rédacteur: Manon Arbaud
    Manon Arbaud
  • 30 juil.
  • 3 min de lecture

Le burn-out, ce n’est pas l’épuisement. C’est le moment où, à force d’avancer sans se retourner, on se rend compte qu’on a perdu son cap. Et souvent, son nom.


Le surmenage, ce n’est pas qu’un agenda trop plein

Le burn-out — qu’il soit professionnel, parental, émotionnel — n’arrive jamais du jour au lendemain. Il se construit en silence, à coups de "ça ira", de "je n’ai pas le choix", de "je me reposerai plus tard". Il n’est pas toujours visible. Il prend parfois la forme d’un grand vide, d’une apathie sourde, ou d’un trop-plein d’émotions.

Ce n’est pas qu’un épuisement physique : c’est une rupture avec soi.

Avec ses besoins. Avec ses limites. Avec son espace intérieur.


Reconnaître l’usure invisible

On associe encore souvent le burn-out au monde du travail. Mais on le croise aussi dans les couloirs des hôpitaux, dans les salles de classe, dans les foyers où les mères s’oublient, dans les parcours de soin, ou dans les trajectoires d’aidants. Il ne touche pas que les "faibles". Il frappe, bien souvent, les plus engagés. Ceux qui tiennent coûte que coûte. Ceux qui prennent sur eux.


Dans son excellent livre Le burn-out : le détecter et en sortir, Marie Pezé, psychologue clinicienne et fondatrice du réseau Souffrance et Travail, rappelle que le burn-out est un effondrement de l’identité construite dans l’action.


L’écriture comme seuil de reconnexion

Dans ce chaos, l’écriture peut être un abri. Non pas une solution miracle. Mais un seuil. Un espace pour déposer ce qui ne peut plus tenir. Un endroit où, au lieu de produire, on peut dire. Ou balbutier. Ou ne rien dire du tout, mais laisser la main écrire quand la tête est saturée.


Écrire ce que l’on ressent, sans filtre. Écrire ce que l’on ne ressent plus. Écrire pour comprendre. Pour crier. Pour digérer. Pour rester debout.

Je parle ici d’écriture introspective, bien sûr. Mais pas seulement. Parfois, c’est par la fiction que l’on retrouve le souffle. Par des formes plus légères, plus ludiques, qui permettent de réhabiter son intériorité sans y plonger de front. De se raconter sans se heurter.


Revenir à soi, lentement

On ne “soigne” pas un burn-out. On réapprend à vivre. À sentir. À poser des limites. À ne plus s’oublier pour être aimable, utile, performant.


L’écriture est précieuse à toutes les étapes :

  • En prévention : pour garder le lien avec soi dans le flot quotidien.

  • Pendant l’effondrement : pour retrouver une trace, un repère.

  • Après : pour se retrouver, pour faire récit de ce qui a été vécu, et transformer la chute en tremplin.


Comme le dit si bien Boris Cyrulnik : “Ce n’est pas ce qui nous arrive qui nous blesse le plus, c’est ce que nous faisons de ce qui nous arrive.”


Des ressources utiles

Voici quelques lectures éclairantes pour aller plus loin :

  • Marie Pezé, Le burn-out : le détecter et en sortir (Les Arènes, 2022) – un incontournable.

  • Christophe Dejours, Souffrance en France – pour comprendre les mécanismes collectifs du mal-être au travail.

  • Anne-Lise Ducanda, Le burn-out maternel – pour une lecture fine et empathique du surmenage parental.

  • Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café – une fiction qui, sous sa légèreté, aborde la reconstruction après l’effondrement.


Et dans ma pratique ?

J’accompagne de nombreuses personnes en reconversion, en pause forcée ou en quête de sens après un burn-out. L’écriture, sous toutes ses formes, s’avère un levier doux mais puissant. Pas besoin de vouloir “écrire un livre”. Il suffit de vouloir se réentendre.


Je propose aussi des ateliers et parcours plus ludiques — parce que le plaisir et la créativité sont, eux aussi, des chemins possibles vers la réparation.

Les formats sont variés, adaptables, et pensés pour accueillir chacun là où il en est. Car parfois, sortir de la détresse semble inaccessible, et se mêler au monde tout simplement inenvisageable.

C’est pour cela que j’ai créé L’Écritoire : une lettre-atelier mensuelle, envoyée par mail, à explorer à son rythme, selon ses propres ressentis.Un format doux, autonome, pour se reconnecter à soi par l’écriture, sans contrainte ni injonction.


Pour conclure

On dit parfois qu’il faut toucher le fond pour remonter. Moi, je crois qu’il faut oser se retourner. Voir ce qu’on a laissé derrière. Ce qu’on veut garder. Ce qu’on veut lâcher.

Et si, dans ce tournant, l’écriture devenait votre fil rouge ?

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